Cette étude retrace les parcours professionnels des Tunisiens venus en France en regard du parcours des Français de Tunisie eux aussi rentrés en France, et montre le poids des origines sur leurs carrières et leurs adaptations aux crises.
Cette étude fait le constat de la faible mobilité des populations défavorisées, et examine les politiques publiques initiées en conséquence pour désenclaver les quartiers populaires et les personnes soumises aux difficultés économiques. Elle pointe cependant la dérive possible vers une injonction à la mobilité, qui ferait perdre aux habitants les ressources fondées sur les réseaux sociaux.
Ces études examinent les territoires, les localités, les lieux esquissés par les mobilités, afin de déterminer les nouvelles formes de socialisation et les transformations sociales qu'elles induisent.
A partir de l'exemple des réseaux de libraires actifs dans l'Europe du XVIIIe siècle, l'auteur procède à une confrontation avec les écrits des économistes qui analysent ces phénomènes aujourd'hui. A cette époque-là, une grande partie du marché de l'imprimé est entre les mains de familles originaires de quelques villages situés dans des régions excentrées et réputées pauvres, dont trois ont été repérées et étudiées : le Briançonnais, le Cotentin et le Tessin. La réussite de ces trois réseaux marchands est exceptionnelle. Après avoir analysé le rôle des réseaux de parenté, l'auteur étudie le rôle des réseaux communautaires, la solidarité qui s'impose dans la relation entre les marchands installés et les colporteurs, la relation de confiance et l'apparence, puis l'adaptation aux évolutions des marchés.
Ce livre est l'étude de la mobilité sociale d'individus immigrants maghrébins vivant en France, à partir d'une enquête approfondie portant sur une famille de trois générations. La question principale est de savoir comment les parcours individuels (scolarité, vie professionnelle...) varient suivant les stratégies mises en oeuvre, selon la place occupée dans la fratrie et selon le sexe. Il ouvre la voie de réflexion sur la richesse des rapports fraternels et leurs évolutions dans le temps en soulignant la complexité des héritages dans la famille qui s'adapte d'une certaine mesure aux contextes économique et culturel.
Sur la base d'une enquête réalisée par entretien en 2005 auprès de 31 personnes d'origine maghrébine (16 femmes, 15 hommes) faisant suite à une recherche réalisée en 1995 auprès de cadres d'origine algérienne, l'auteur cherche à comprendre comment sont vécus l'entrée dans la vie professionnelle, puis le déroulement de la carrière des cadres français d'origine maghrébine. Quatre profils se distinguent dans leur trajectoire professionnelle (parcours ascendant "à la force du poignet", parcours linéaire, parcours descendant, parcours chaotique finalement réussi), mais les carrières professionnelles linéaires et chaotiques rassemblent chacune plus du tiers de l'échantillon. Si les parcours linéaires démontrent qu'il n'y a pas de déterminisme, les parcours chaotiques témoignent de la discrimination qu'ils subissent dans le monde du travail.
En s'appuyant sur des sources provenant des archives de deux entreprises du textile argentines, cet article analyse l'intégration de la main-d'oeuvre immigrée au monde industriel,sa mobilité socio-professionnelle et la manière dont se déroule le processus de socialisation où les réseaux sociaux sont primordiaux.; Dans la première partie l'auteur se focalise sur les rôles des réseaux familiaux dans des contextes d'industrialisation récente et dans le cadre de l'immigration contemporaine en Argentine, tandis que dans la deuxième partie,elle cherche à reconstruire la trame des relations sociales des immigrés espagnols et italiens et des travailleurs argentins dans les industries étudiées. Pour ce faire, sont analysés l'embauche dans ces firmes, les modalités de travail et la façon dont l'espace de travail prend forme. Enfin, l'auteur approfondit la question visant à savoir si le fait de disposer d'un réseau social dense dans la sphère du travail rend possible ou non la différenciation avec un autre groupe et l'existence de réseaux ethniques dans des contextes industriels.
Etude des relations entre le genre et les négociations économiques qui ont lieu au sein des couples mixtes composés d'une femme originaire du Nord-Est du Brésil et d'un Italien, ainsi que la façon dont ces marchandages se relient aux paysages culturels et socio-économiques dans lesquels vivent les protagonistes. L'auteur explore le sens de la modification des contextes en matière d'articulation des différenciations qui se font présentes dans un univers de rapports qui ont pris naissance sur un terrain ambigu mêlant sexualité, intérêt économique et roman d'amour.
Cet article cherche à sortir de l'oubli la migration des femmes espagnoles arrivées à Paris dans les années 1960/1970 pour travailler comme empoyées domestiques ou concierge. L'approche théorique est centrée sur l'analyse des représentations, des stratégies et des trajectoires de mobilité sociale des femmes immigrées (professionnelles, résidentielles, d'épargne et de consommation). La recherche est basée sur des entretiens en profondeur et des histoires de vie. Elle remet en question la perspective du migrant rationnel qui calcule son ascension sociale dans le cadre d'une société ouverte. La mobilité sociale des individus est subordonnée à des déterminants structurels, et dépend des stratégies d'autres secteurs sociaux avec lesquelles leurs propres stratégies peuvent entrer en contradiction. Ainsi, les femmes immigrées, qui s'insèrent dans deux types d'espaces sociaux (d'origine et d'accueil), peuvent voir leur trajectoire de mobilité sociale bloquée, tandis que leurs stratégies individuelles ou familiales de mobilité sociale ont constitué un facteur clé du développement économique espagnol des années soixante, bénéficiant collectivement à la société espagnole. (résumé de la revue)
L'ouvrage se présente sous la forme d'une soixantaine de fiches thématiques autour de cinq grands domaines : la population immigrée, les flux d'immigration, l'éducation et la maîtrise de la langue, la situation sur le marché du travail et les conditions de vie. Deux dossiers proposent une analyse de thèmes choisis : projets d'avenir des enfants d'immigrés en termes d'études supérieures ou de choix de filière professionnelle ; formes de participation à la vie collective comme la sociabilité familiale et amicale et l'engagement associatif.
Ce document analyse la mobilité des descendants de migrants appréciée par l'accès et les positions occupées sur le marché de l'emploi, en les comparant à leurs parents et aux « natifs ».
A la lumière des travaux sur la mobilité sociale, en particulier sur les cadres et entrepreneurs d'origine algérienne, l'auteur décrit la façon dont la question de l'intégration a été abordée et délaissée au profit d'une analyse des manières de prendre place dans la société. Si la notion d'intégration est polysémique renvoyant couramment à une idée positive, elle est aujourd'hui essentiellement employée pour qualifier une politique publique visant à limiter certains "problèmes sociaux" ayant trait à ceux qui sont considérés comme n'ayant pas une attitude conforme à la norme dominante et qui sont, à ce titre, considérés comme différents.; Dans cet article, l'auteur analyse tour à tour les heurs et malheurs de l'intégration des populations immigrées en France ainsi que le passage des modes d'intégration aux processus de socialisation, pour arriver à la conclusion que la question n'est "pas de savoir si elles sont intégrées, mais de savoir si on accepte de leur reconnaître une place".
Les filles et les fils des « travailleurs étrangers » des années 50 et 60 sont désormais adultes. Que sont-ils devenus ? D'aucuns pensaient qu'ils ne seraient pas « à leur place » en Suisse, du fait de leur différence culturelle ou de leurs origines modestes. Cette étude tente de comprendre comment ils ont pris pied dans la vie sociale suisse, en décrivant leurs trajectoires de mobilité sociale et les formes d'identité culturelle qu'ils élaborent. En comparant leurs parcours à ceux de leurs parents, l'étude témoigne de l'importance de la mobilité sociale de cette population qui accède à des postes qualifiés sur le marché du travail.; Générations issues de l'immigration
Description de la vie d'un quartier italien de Boston (Etats-Unis) dans les années 30. En pleine période de crise économique et de chômage, la minorité italienne de Boston se fait une place dans un quartier longtemps dominé par les Irlandais. Elle organise à son tour, en partie sur le modèle de ses prédécesseurs, ses clubs, ses bandes et ses lobbies politiques pour accéder à la visibilité sociale. Ces formes d'organisation sociale, les combats qu'elles livrent entre elles, les luttes de pouvoir en leur sein, l'adhésion de la fraction masculine de la communauté à certains aspects du mode de vie américain, comme le bowling, composent la trame de ce récit.
Analyse du parcours d'environ 120 personnes d'origine algérienne qui ont réussi socialement. Récit de la construction des trajectoires socio-professionnelles d'individus devenus cadres ou entrepreneurs alors que leurs pères sont ou ont été majoritairement ouvriers.